« J’écris les yeux fermés. Pour être dedans. Là où se déroule mon récit. Somnambule, sur le parapet du monde. »
Au mitan de son existence, un homme cherche un « point de fuite » sur une île chaude et belle, au large de la Sicile. Il décide d’y restaurer une ruine et de s’y installer.
Ode à l’île de Lipari, ce livre en explore tout autant la part d’ombre que celle du narrateur lui-même, avec humour et talent.
Jean-Michel Olivier
Voici un très beau livre, à la fois poétique et initiatique, une quête de soi et une recherche du « point de fuite » qui oriente toute vie, écrit, ce qui ne gâte rien, dans une langue magnifique.
Je connais Serge depuis 40 ans, et plutôt bien. Il a été un excellent journaliste et il nous le rappelle grâce à son art du portrait et sa curiosité des hommes. Il m’épate une fois encore. Chacun cherche son île : Serge l’a trouvée à Lipari, sur ces îles éoliennes qu’Ulysse a eu tant de peine à quitter…
Jean-Michel Olivier
Corine Renevey, La Compagnie des Mots
Il est vrai que ce livre est un petit bijou, une roche obsidienne dérivant au large de la botte, comme une place à mériter.
Quel périple : à la fois découverte de Lipari (son histoire, sa culture, ses habitants) et quête du personnage énonçant son énigme — identitaire — qui se profile et se révèle au fil de la *restructuration* d'une ruine en Palmento. Projet porté malgré la loi usucapione (qui existe aussi en France), les réserves de l'aimée « serions-nous fous ? bâtir si loin », sans oublier l'absence d'autorisation de construire ! Mais les coups de foudre, comme les éruptions du Stromboli, ne s'expliquent pas.
J'ai aimé les images gourmandes de l'île : sa pierre ponce, sa poussière, sa blancheur se transformer en panettone glacé ! Le lieu que les écrivains cherchent : « ces mineurs de fond ». Et le jumeau, le double à qui le personnage s'adresse avec un « tu » ambigu : car l'autre est aussi double. Elle le dit qu'il voit un pressoir là où est une ruine : pourra-t-il extraire des pierres une substantifique moelle ? Elle le dit encore qu'il l'aime — l'île, mais elle aussi — à la fois dans sa réalité et dans son esprit. La réalité de l'île est âpreté : passé antique fait d'exploitation ouvrière, d'emprisonnement, d'exil, de migration, de ferrailles et de disparition (les tortues), mais les îles éoliennes sont aussi patrimoine : tradition orale, écoute des histoires, odyssée, cinéma... Bref, pour prolonger cette belle expérience de lecture, nous regarderons le Postino, puis Stromboli.
Corine Renevey
Alain Renoult, écrivain
De retour de notre île, je me suis lancé dans la tienne.
Quel plaisir j’ai eu de m’y retrouver !
Ton livre est une ode à l’amour. Un roman d’amoureux de l’île et bien sûr de celle que que tu désignes à la deuxième personne...
C’est l’un des plus beaux livres que tu aies écrit. Il se lit comme un récit de voyage. D’ailleurs, certains passages m’ont fait penser aux écrits de Nicolas Bouvier. Cet ami très cher qui nous manque terriblement.
On se promène dans ton livre comme tu nous a promenés à Lipari.
Que te dire de plus. Chaque page est un enchantement non seulement par le fait que nous y sommes allés, mais également par le fait que tu ES. Au sens où l’on sent que chaque mot, chaque phrase est TOI.
Un TOI voyageur autant que poète.
Bref j’ai adoré te lire. Tu as l’art de nous interroger. Et même si l’Iddu gronde, j’aime ce grondement divin. Il me rappelle nos dieux grecs que nous côtoyons de près lorsque nous sommes à Samothrace.
Alain Renoult
Entretien avec Sita Potacheruva, Radioliteractif sur Radio Cité
Présentation à la Compagnie des Mots